une lecture symbolique des lettres
- Le 28/12/2024
« P-S-Y-C-H-A-N-A-L-Y-S-E »
une lecture symbolique des lettres
Sigmond Freud a créé une science de l’âme nommée psychanalyse. La société de psychanalyse de Paris la décrit comme « un procédé pour l’investigation de processus animique. » Une science qui interroge le sens des symptômes, « trouver leur origine, leur histoire, leur signification (…) de rendre l’inconscient conscient, de pouvoir aimer et travailler (…) conquérir un plus grand degré de liberté par rapport aux déterminismes inconscients dans les relations avec soi-même et avec les autres » C’est pour cette raison qu’elle est si décriée. Elle remet en cause les conditionnements qui empêchent la subjectivation, ou dit autrement, l’individuation du sujet. Une science de l’âme qui permet « d’accroître la connaissance de soi, la sublimation et la créativité ».
Mon souhait aujourd’hui, est non de faire une apologie de la psychanalyse - même si je lui trouve une multitude de bienfaits – mais de l’aborder d’une façon « ludique. »
Je souhaiterais vous partager ma représentation de la psychanalyse à partir d’un procédé littéraire : l’acrostiche. Ce procédé consiste de créer un poème ou une strophe, où les initiales de chaque vers sont lues dans le sens vertical.
Je modifie ce dispositif en m’accordant le plaisir d’apporter ma représentation symbolique pour chaque lettre de ce mot psychanalyse.
Pour cela, je m’appuie sur un travail que j’avais réalisé, sur la symbolique des lettres. J’ai uni pour chaque lettre les liens qu’elle entretient avec la numérologie, les lettres hébraïques, l’astrologie et le tarot de Marseille. Je m’appuie aussi sur la langue des oiseaux.
Bien entendu, de nombreux auteurs ont travaillé sur ces liens, je m’en suis humblement inspiré.
Mais en plus de cela, je souhaite, afin de ne pas m’enfermer dans une présentation unidimensionnelle, m’appuyer sur les principes hermétiques « Le kybalion ». Tout d’abord « la vibration : Rien ne repose : tout remue ; tout vibre. » Pour moi, les lettres sont vibrations, sont énergies.
Puis « La polarité : Tout est double, toutes choses possèdent des pôles ; tout à deux extrêmes ; semblable et dissemblables ont la même signification ; les pôles opposés ont une nature identique, mais des degrés différents, les extrêmes se touchent par des demi-vérités ; tous les paradoxes peuvent être conciliés. »
Je vous partage l’idée de Jean CHEVALIER développée dans « L’image mentale, le signe, le symbole et l’herméneutique : entre phénoménologie et psychanalyse.» « À l’origine, un symbole est un objet coupé en deux, fragments de céramique, de bois ou de métal. Deux personnes en gardent chacune une partie, deux hôtes, le créancier et le débiteur, deux pèlerins, deux êtres qui vont se séparer longtemps... En rapprochant les deux parties, ils reconnaitront plus tard leurs liens d’hospitalité, leurs dettes, leur amitié .../... Le symbole sépare et met ensemble : il comporte les deux idées de séparation et de réunion : il évoque une communauté́, qui a été divisée et qui peut se reformer. Tout symbole comporte une part de signe brisé ; le sens du symbole se découvre dans ce qui est à la fois brisure et lien de ses termes séparés ».
Je ne souhaite pas aller plus loin dans la description de ma démarche, je veux jouer et vous entrainer avec moi. Pari que j’espère réussir.
P, cette première lettre donne la tonalité de cette science qu’est la psychanalyse. Porte-drapeau de la Parole. P est symbolisé par la bouche d’où vient le verbe. Mais lequel ? Celui du Père réducteur qui transmet la répétition et la transmission des schémas limitants, générant Peurs, culpabilités. Car avec P, on entend Peu !
Où celui qui structure ? Ici on découvre Peut du verbe Pouvoir. Celui qui Permet de croire au Progrès. Comme Sigmund FREUD, le Père fondateur de cette science.
P comme Possibilités, ouverture de conscience. Comme un Pèlerin, l’être parcourt ses mondes intérieurs à la recherche de son unité sur son chemin Personnel.
Si on regarde le reflet de P dans une fontaine, on trouve b. Deuxième lettre de l’alphabet qui représente la Maison. Qui est le réceptacle de la connaissance, qui porte le monde avec ses fragilités, ses dualités. Qui représente cette femme prête à enfanter. Qui accueille, écoute, conseille pour une harmonisation avec ce Père.
S, qui parle de nos sentiments, de nos émoTIons. Ce son sss, qui rayonne l’union du T, de notre Terre, avec le I d’initiaTIon.
Mouvement dans tous les Sens. Ici on entend sss, comme le Serpent. A-t-il donné la faute ou la connaiSSance ? Qu’offre-t-il, une parole vibrante comme le Son d’une voix douce, ou une parole de menSonge ? Acceptons-nous de suivre son Sillon Sinueux ?
Le S nous indique notre chemin pour tranSmuter nos forces pulSionnelles et ténébreuSes, pour nous poSitionner et s’oppoSer comme les descendants de Freud. Il peut créer la diviSion nécessaire pour développer le Savoir de l’analySe. Mais aussi créer de nouvelles aSSociations et donner naiSSances à de nouvelles perSpectives en lien avec une nouvelle Spiritualité et Solidarité entre les mondes.
Y, sYmbolise la main. Comme celle du « Penseur » qui tient sa tête. Car cette troisième lettre nous parle du plan mental. Elle est la sYnthèse qui permet de trouver la voie du milieu. De sortir du labyrinthe des ruminations pour se relier à GaYa et accueillir les cYcles de la vie.
Dans la solitude, les Yeux rivés vers cette coupe contenant les croYances mYstiques de notre lumière. Saint Graal porté par notre intuition. Les deux ne font plus qu’un. Découverte d’une nouvelle vision que le V, comme VAV, le crochet, relie le monde céleste au monde terrestre. Y nous rappelle le besoin d’être structuré par un savoir, par un langage. Sas d’accès à une réalité supérieure, tremplin vers mille possibles.
Parole, Mouvement et pensées sont les fondations de la psychanalyse. Les prochaines lettres nous dévoilent les chemins possibles pour tendre vers cette génitalité.
C, troisième lettre de l’alphabet, qui prend Corps à la suite de la rencontre du A et du B. Naissance de l’homme et son premier Cri qui dit oui à la vie. Début d’un long parcours où distance et différenciation seront les premiers apprentissages. Expériences accompagnées des Clivages d’objets de Mélanie Klein ou du moi, si cher à Freud. Cryptes, Conditionnements, Croyances limitantes peuvent entraver ce Chemin. L’absence de Communication est l’essence de ces héritages. Elle nous confronte aux Choix impossibles, accompagnés de leurs Corolaires : peur et doute. Combat avec ce homard si cher à Françoise Dolto. Dépasser ce Complexe sans perdre la vision du Ciel et de la terre pour retrouver notre vertiCalité.
Pour cela, on croise dans cette traversée du désert le H.
H, une barrière difficile à franchir qui nous rend muets. Elle emprisonne l’Humain naissant dans le temps et l’espace. Histoire qui se transmet et se répète au présent. H comme Hystérie, comme Hyper… comme un fantôme qui Hante le sujet. Cette H qui nous coupe de notre quintessence.
Il faut beaucoup d’Hardiesse pour la Hisser comme une écHelle et s’extraire de la Haine contre soi, contre l’autre, pour Honorer l’Homme nouveau qui devient acteur de son existence. H première lettre d’Harmonisation qui demande de l’Humilité pour découvrir la lumière de son Histoire, de ses Héritages. Pour voir l’Humain en soi.
Une élévation de l’être qui permet de rencontrer le A
A, première lettre de l’Alphabet, bien Ancré sur ses pieds, il peut exprimer de la rigidité par peur de l’Anéantissement. Ce A, a besoin de s’Assurer d‘être à la bonne place. Il peut se montrer Autoritaire. Comme le compas, il peut tourner en rond prisonnier de ses certitudes. La solitude est son Amie.
Mais il peut aussi, telle la tête du taureau, prendre les choses à pleines mains pour Avancer et rechercher l’Autre de Lacan. Leader, il représente à lui seul toutes les lettres. Porteur du savoir, il peut sortir du paraître pour être et Advenir. Il doit Apprendre à surmonter ses doutes pour être Acteur de sa destinée et s’Accueillir. Pour cela, il doit faire face à ce N qui se présente à lui.
N, haiNe. Négation de soi et des autres. Torrent de violences, l’acteur peut s’y Noyer. Perdu dans l’illusion, le N est dans l’impasse. À la recherche d’un paradis artificiel, il Navigue dirigé par son égo. Perdu dans sa plus grande Noirceur, le N peut faire une Nique à ce Néant, provoquer un grand retournement et se redresser.
Comme la Neige, il peut recouvrir son monde d’une pure blancheur, pour laisser Naitre ce Nouvel être tant rêvé. Riche de ses expériences dans son eNfer, il peut défaire ses Nœuds, sortir des Non-dits et Narrer une Nouvelle histoire où ce A retrouve sa Notoriété.
A, sorti de ses fantasmes, on retrouve ce compas qui trouve sa direction. Ce grand A, origine du tout. Du hAut de sa puissAnce, il recherche l’Autre pour s’unir et Agir ensemble pour l’HumAnité. Leader, il est présent à son Altérité pour guider les Autres, les reconnaissant et les valorisant dans leur propre grAndeur. Ce A qui fait grandir l’Âme de l’humAin dans et pour l’Amour de la vie. Principe Actif de l’esprit, il initie l’Art des Astres en chacun de nous, pour vivre ensemble humAinement avec le L qui l’accompagne.
L, il représente les dualités, du moins les passages entre chaque opposé. Il est le Lien entre le haut et le bas. Le mouvement dirigé soit dans l’invoLution soit dans l’évoLution. Le A devient sujet et ancre son pied pour garder sa tête et ses idées claires dans sa verticaLité. Il sait aLLer au plus profond de son intérieur pour trouver les réponses et apporter un nouveau souffLe de Liberté. Il permet de s’envoLer sans perdre pied. Léger et Libre, il permet de voyager entre le visible et l’invisible en toute sérénité. L est la première lettre de LEV, « Le cœur ». C’est Lui dans l’union avec eLLe qui fait rayonner les autres Lettres dans la croisée des chemins d’Y.
Y, celui qui nous permet de retrouver la voix du milieu. Celui qui permet de dire Yes à la vie. Confrontée aux choix, une fois ceux-ci fait, la dissolution de la toute-puissance phallique permet l’union des opposés. Avec la force du mental et du mYstère de l’existence, il apporte la sYmbolisation des expériences vécues. L’intuition qui porte la lumière rappel la coupe du Graal. La coupe, celle qui sépare et qui permet d’accepter le manque. Ce petit a si cher à Lacan et si structurant. Un nouveau style qui s’affirme. Des Yeux pour découvrir de nouveau paYsages, dont les cYcles se répètent sans être identique. Nouveau rYthme qui danse avec ce S.
S, mouvement qui peut aller dans tous les Sens, peut nous enfermer dans le Silence du Symptôme et la jouiSSance de ses Souffrances et bleSSures. Mais le S peut être une danSe rythmée par des Séquences organisées. C’est l’expreSSion artiStique de la vie.
Le S nous permet aussi de sortir de la soumSSion, en acceptant le risque. Car il peut s’entendre zzz, comme priSe de risque pour suivre le chemin du déSir. Parcours qui nous confronte au plaiSir et déplaiSir jusqu’à un état paiSible. Le S invite le Sujet à trouver Sa liberté dans l’acceptation de Ses propres limites. S comme Spiritualité que le E nous permet de découvrir.
E, comme Éveil de la conscience en sortant de la dualité de l’Être. Le sujet retrouve sa verticalité qui unifie différents univers : Matériel-Spirituel-divin ; corps-âme-Esprit ; tête-cœur-corps ; pensée-parole-action.
Le E avec le S permet à chacun de reprendre son SoufflE afin de poursuivre son Existence à son propre rythme. De sortir du paraître pour entrer dans son Être, à la découverte de son Essence à chaque nouvelle Expérience.
La psychanalyse se présente comme un parcours initiatique qui demande à chaque personne un engagement avec elle-même, un accueil de ses blessures et conditionnements, sans jugement. Une acceptation de ce qui est, afin de se dépasser chaque fois un peu plus, à son propre rythme. Un chemin qui demande courage, honnêteté, authenticité. Un sentier sans fin, qui invite à avoir foi en soi, en l’autre, en la vie. Un parcours qui se divise pour se rejoindre à des carrefours, où le choix est là. Un itinéraire chaotique et harmonieux à la fois. Une invitation à découvrir l’in-connu en soi. Une opportunité à se pacifier avec ce qui était et se renouveler continuellement.
Merci pour votre lecture.
Isabelle THÉROND